Ligue des communautés canadiennes sobres en carbone (LC3) 

Des assises profondes pour bâtir haut

Ensemble, la FCM et les sept centres de la Ligue des communautés canadiennes sobres en carbone (LC3) établis dans certaines des grandes villes canadiennes ont à cœur de relever les défis des changements climatiques dans ces centres urbains et de tracer une voie équitable vers leur carboneutralité en 2050.

L’année dernière a été importante pour le réseau LC3, car celui-ci l’a consacrée à mener à bien des tâches fondamentales sur plusieurs fronts à la fois. Le réseau LC3 a aussi atteint une étape en janvier 2022 par le transfert fructueux des 177 millions de dollars de dotations fédérales du FMV aux membres des divers conseils d’administration locaux, soit :

Les centres LC3 s’appuieront sur leurs actifs afin de générer leurs propres fonds de fonctionnement, de fournir des subventions et d’investir dans des projets à fort impact qui stimuleront les réductions d’émissions de carbone et produiront d’autres avantages locaux pour leurs collectivités respectives. Le réseau a mobilisé ses fonds sans perdre de temps : il a investi plus de 4,5 millions dans des projets visant l’atténuation de multiples effets des changements climatiques qui ont bénéficié de plus d’un soutien de 20 millions de dollars de la part du secteur public, du secteur privé et du secteur philanthropique. 

Chacun des centres LC3 s’est aussi donné des assises solides, comme en font foi les directeurs généraux, conseils bénévoles et comités consultatifs impressionnants qui les dirigent. 

Les centres LC3 de toutes les régions ont su attirer des directeurs généraux chevronnés qui savent stimuler des changements positifs dans leur ville. La moitié d’entre eux proviennent du secteur municipal, où ils s’étaient imposés comme des figures de proue au chapitre de l’innovation environnementale. Les autres sont issus du secteur des finances, de groupes environnementaux non gouvernementaux et d’agences de développement international. Chacun de ces leaders se distingue, mais en groupe de pairs collaborant étroitement, ils forment une équipe formidable dotée d’un large éventail de compétences. 

Ce leadership exceptionnel et diversifié est soutenu de plus par chacun des conseils d’administration et/ou comités consultatifs des centres LC3. Ces conseils et comités se composent de représentants des domaines municipal ou universitaire, des investissements, de l’action environnementale, de l’analyse d’impact, du développement économique et d’autres domaines pertinents. 

Une façon uniforme de mesurer l’impact

Reconnaissant qu’il faut des assises profondes et solides quand on voit grand, le réseau LC3 a consacré un temps considérable l’an dernier à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une théorie du changement et d’un cadre de mesure du rendement. Les sept centres seront guidés par ce cadre dans leur travail, partageant ainsi une même vision et de mêmes objectifs en matière d’impact, et s’appuyant sur les six indicateurs du cadre pour comparer facilement leur travail et les aider à apprendre rapidement les uns des autres. Il faut souligner que, pour ce réseau formé de sept entités de différentes régions, l’élaboration conjointe de mesures uniformes pouvant être appliquées dans divers contextes représente un exploit considérable. Les centres commenceront à appliquer leur cadre commun dans la sélection de leurs projets en 2022-2023. 

Un certain nombre de ces indicateurs ne sont pas encore répandus dans le secteur de l’action climatique, notamment les nouveaux indicateurs servant à évaluer le potentiel des travaux financés d’être adoptés à pleine échelle et de produire de nombreux avantages communautaires. De plus, ces indicateurs permettent de tenir compte de l’interrelation de l’action climatique et des autres priorités communautaires et du soutien que peuvent procurer les travaux financés pour accélérer le rythme et la pérennité des mesures climatiques dans les villes. 

Durant la prochaine année, deux nouveaux indicateurs seront conçus afin d’évaluer l’utilité des mesures climatiques financées pour soutenir l’équité sociale et mobiliser de nouveaux capitaux à l’appui d’autres initiatives visant de faibles émissions de carbone. Les centres LC3 les appliqueront de façon transparente dans toutes leurs décisions relatives aux subventions, aux prêts, à la sélection de programmes, et s’en serviront également pour soutenir et inciter les partenaires locaux à adopter des approches novatrices dans le but de créer des modèles à fort impact prêts à être reproduits à l’échelle pancanadienne.

Comment résoudre plusieurs problèmes à la fois 

L’an dernier, le réseau LC3 a créé un outil pour la résolution de multiples défis de conception en partenariat avec le Centre for Social Innovation. Présenté sous la forme d’un jeu de formation en ligne, il permet à des concepteurs de programme de différents domaines de travailler ensemble à faire germer rapidement des idées de prototypes pour propulser les résultats en matière de réductions de carbone tout en obtenant des avantages communautaires valables. Plus de 100 personnes ont testé ce jeu et les commentaires ont été recueillis dans un rapport sur les constatations. 

Le réseau LC3, y compris les sept centres locaux et le bureau national administré par le Fonds municipal vert de la FCM, s’est donné de solides racines en s’efforçant consciencieusement d’intégrer fermement des approches novatrices dans son processus programmatique. Misant sur l’innovation locale, soutenu par une équipe intimement liée de leaders chevronnés et prêt à exploiter des approches collaboratives lorsque la situation le commande, le réseau LC est déterminé à déployer tous les efforts possibles pour faciliter l’atteinte de la carboneutralité visée par le Canada.

Le réseau LC3 à l’œuvre : exemples d’initiatives

Projet d’électrification des autobus scolaires de Propulsion Québec

Souhaitant réduire la pollution attribuable aux microparticules émises par les autobus scolaires, le gouvernement du Québec a adopté une loi et des plans réglementaires visant à remplacer 65 % des autobus scolaires actuels du Québec par des autobus électriques d’ici 2030. À l’heure actuelle, les autobus électriques ne représentent que 1 % du parc global. Ce projet ambitieux a incité le Fonds climat du Grand Montréal, le centre incorporé afin de remplir le mandat LC3 dans la région métropolitaine de Montréal, à s’associer à Propulsion Québec pour produire conjointement un guide numérique de décarburation à l’intention des exploitants de ces autobus qui planifient le passage d’un parc au diesel à un parc zéro émission. Le Fonds climat du Grand Montréal se penche également sur des possibilités de mécanismes de financement pour les exploitants de parcs d’autobus, en tirant parti d’initiatives connexes et d’investissements privés. Le succès de ce projet d’électrification pourrait se traduire par des réductions considérables d’émissions de GES et des économies pouvant atteindre 151 millions de dollars pour le système de santé québécois  , sans compter les emplois créés et les occasions d’évolution de carrière connexes.

Normes de développement vert pour les nouveaux bâtiments 

Dans la Région du Grand Toronto et d’Hamilton, les bâtiments sont les principales sources de pollution par le carbone, produisant 45 % des émissions totales de la région. En 2021-2022, The Atmospheric Fund (TAF) a aidé les municipalités de cette région à adopter des normes de développement vert afin de régir la construction de bâtiments socialement, économiquement et environnementalement responsables. De façon générale, ces normes ajoutent 3 % aux coûts de construction, notamment pour l’installation de portes et de fenêtres de qualité, d’appareils sanitaires efficaces et de systèmes de chauffage et de climatisation à haut rendement. En contrepartie, ces bâtiments verts consomment moins d’énergie et sont plus résistants aux inondations, aux températures extrêmes et aux intempéries. L’an dernier, TAF a lancé une campagne de sensibilisation publique afin de promouvoir les normes vertes et a collaboré avec le Clean Air Partnership dans des efforts de renforcement des capacités municipales. Ce centre LC3 a aussi élaboré des recommandations permettant d’assurer que les politiques s’appuient sur des pratiques exemplaires et sont harmonisées dans l’ensemble de la région. Aujourd’hui, plusieurs municipalités de cette région appliquent des normes obligatoires progressives, fondées sur un pointage ou visant activement de nouvelles ou meilleures normes de développement vert.

Accélération de l’amélioration écoénergétique des bâtiments commerciaux

Le Climate Innovation Fund (CIF) parrainé par l’Alberta Ecotrust Foundation, un membre du réseau LC3, a entrepris en 2021 de mieux démontrer les avantages de l’amélioration écoénergétique des bâtiments commerciaux. À Calgary et à Edmonton, le parc de bâtiments produit de 40 à 60 % des émissions de GES totales, mais souvent les propriétaires sont dissuadés d’en améliorer l’efficacité énergétique par les coûts élevés et le manque d’information claire sur le rendement. Soutenu par le programme Techno nature de la Fondation RBC et des donateurs privés, le CIF s’est associé à l’entreprise innovante Audette.io afin de concevoir un modèle d’affaires amélioré pour soutenir l’amélioration écoénergétique des bâtiments commerciaux. 

Cette initiative novatrice fournit des audits numériques rapides des bâtiments commerciaux en faisant appel à l’apprentissage machine, à l’intelligence artificielle, à l’extrapolation des données et à la visualisation. Les audits numériques procurent des résultats plus rapides, moins coûteux et plus exhaustifs que les audits conventionnels réalisés sur place. L’an dernier, 55 bâtiments ont participé au projet pilote, donnant lieu à des projets d’une valeur de 1 million à 25 millions de dollars. Ces projets seront regroupés et promus auprès d’investisseurs désireux de faire progresser les solutions à faible bilan carbone en Alberta.

L’Alberta Ecotrust se sert des résultats des audits numériques rapides pour diriger les propriétaires de bâtiments commerciaux vers une source de financement à bas coûts des projets d’efficacité énergétique par l’entremise de SOFIAC Canada, laquelle offre un financement novateur hors bilan et de type «pay-as-you-go» pour des rénovations écoénergétiques commerciales. Les données recueillies par le CIF permettront de cerner les améliorations écoénergétiques applicables à grande échelle et de les regrouper afin de catalyser les investissements.